5.5.06

Le vrai croyant: penser c'est croire

Libre opinion
Théologie radicale

Le vrai croyant : penser c'est croire
THE TRUE BELIEVER: OR, THINKING IS BELIEVING
Edward C. Paolella
24 janvier 2006
epaolella@nyc.rr.com

Dieu - qui n'existe pas - m'a parlé l'autre jour. Il m'a dit :

- C'est incompréhensible. Je n'existe pas et pourtant des milliards d'êtres humains ne cessent de me prier. Des enfants, des femmes, des hommes, chacun à sa manière :

. Guéris mon mari de son cancer.
. Fais tomber la pluie.
. Fais-moi gagner les 260 millions de dollars de la loterie.
. Mon impuissance sexuelle est-elle punition de mes péchés ?
. Fais que papa arrête de battre maman et moi quand il a bu.
. Efface tous les Juifs de la surface de la terre.
. Nourris mes enfants affamés.
. Fais que Pat Robertson et Jerry Falwell meurent du sida dans la souffrance.
. Continue a nous bénir, nous les vrais croyants, dans notre jihad contre le Satan américain.

J'ai demandé :

- Mon Dieu si tu n'existes pas, comment se fait-il que presque toute l'humanité croie que tu existes? Qu'on torture en ton saint Nom, qu'on mutile et qu'on tue dans le monde entier des millions d'incroyants ou d'infidèles, parce qu'ils disent que tu n'existes pas ou parce qu'ils croient différemment ? Qu'on continue à croire que tu exauces les prières et que tu fais des miracles ?

Dieu a répondu :

- Bien que je n'existe pas, sinon comme une illusion de leur esprit à leur propre image, ils se refusent à prendre eux-mêmes la responsabilité de leur propre vie. Ils se tournent vers moi, ils attendent de moi que je pense à leur place et que je fasse leur sale travail.

J'ai dit respectueusement :

- Merci, mon Dieu pour ton explication. Cette explication toute simple de la raison pour laquelle, d'une manière ou d'une autre, presque toute l'humanité croit en toi plutôt que de croire en elle-même, me semble tout à fait convaincante.

Et j'ai poursuivi :

- Puisque tu n'existes pas et que tu n'as jamais existé, ce n'est donc pas toi qui m'a parlé.
J'ai longuement réfléchi à cette conversation que j'ai eue avec Dieu. Et j'ai finalement pris conscience que c'était moi qui pensais tout seul et qui me parlais à moi-même. Ce n'était pas Dieu qui me parlait, c'était moi qui cherchais à résoudre les problèmes qui sont, pour la plupart des hommes tout à fait insolubles. Moi qui, ce faisant, osais troubler l'ordre universel et... devenir sage.

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